L’or physique pourrait-il manquer ?

Quelques signes sur la rareté de l’or physique reviennent à être présents sur le marché.

Après plusieurs mois de discussions centrés sur l’analyse du marché concernant la chute des prix de l’once d’or, les signes de rareté de l’or physique reviennent à apparaître actuellement. Il s’agit du GOFO négatif et de la « backwardation » sur le prix.

Il y a six mois, la volatilité du prix de l’or enregistrée après la chute libre de la cotation de l’or et la crise de confiance sur le marché de l’or papier ont eu pour conséquence une augmentation importante de la demande d’or physique et par voie de conséquence, sa rareté sur le marché du métal. Concernant les indications de cette situation, concentrons-nous sur le taux d’intérêt pour prêter des dollars ayant pour garantie l’or, technique plus connue sous le nom de GOFO.

Après plusieurs mois au-dessus de zéro, les taux d’intérêts à courts termes sont revenus à chuter au-dessous de zéro. Par contre, le taux d’intérêts pour prêter de l’or est revenu à augmenter pour se situer aux environs de 0.3% c’est-à-dire à des taux similaires à ceux de septembre et octobre 2013. Pour en revenir au GOFO, les taux à un et deux mois sont en-dessous de zéro soit aux alentours de -0.12% annuel.

D’un autre côté, le prix de l’or est en « backwardation » ou autrement dit, le prix au comptant actuel de l’or est supérieur aux prix des opérations à terme. Ce qui signifie qu’entre acheter de l’or aujourd’hui et acheter de l’or demain, une pénalisation se reflète sur les prix. Les investisseurs préfèrent posséder de l’or aujourd’hui au lieu de l’avoir demain et de ce fait, ils doivent faire un sacrifice en termes de prix.

L’importance de ce phénomène indique qu’il y a « rareté » sur le marché à cause d’une réticence des détenteurs d’or à se défaire de leur métal jaune pour des raisons de protection financière. Les acheteurs se voient donc obligés à payer plus cher s’ils souhaitent acquérir de l’or aujourd’hui même si c’est moins cher de contracter des opérations à terme. Il y a une certaine urgence. Les conditions de l’économie mondiale sont si faibles que l’or est forcé de « se cacher ». Dans les périodes de turbulence dans lesquelles nous vivons, c’est l’unique refuge financier fiable que nous tenons à conserver. L’or est une propriété privée qui se trouve hors des hauts et bas d’un système bancaire.

Avec la hausse des cotations que nous avons observée durant la majeure partie du premier trimestre de 2014, la « backwardation » a perdu du terrain devant l’arrivée importante de vendeurs proposant des prix plus élevés. En général, ce type d’investisseurs sont des spéculateurs et non des investisseurs à long terme qui, même avec des cotations élevées, ne sont pas disposés à vendre leur richesse dorée. Pour eux, le possible profit ne peut compenser les risques de vendre leur or physique.

Les données connues du marché de l’or chinois sont déterminantes au moment d’évaluer la rareté ou l’abondance d’or sur le marché. La crise institutionnelle des marchés comme celui de Londres est en train d’exercer un effet expulseur à l’investissement qui aurait pu entrer sur le marché mais qui en réalité se déplace vers d’autres régions comme l’Asie.