Allemagne : des prêts basés sur l’or physique ?

Les investisseurs qui sont entrés tardivement dans la course à la hausse de l’or entre 2010 et 2012 se sont trouvés cette année avec un sérieux problème de rentabilité. En partant du maximum pour aller au minimum, la chute de l’or a été de 43%, ce qui écarte toute possibilité de récupération immédiate de ce marché. En ce sens, plusieurs sociétés dédiées au commerce sont en train de développer de nouvelles voies pour donner plus de rentabilité à l’or acheté de façon tardive sous forme de prêts.

Dans ce contexte, dans le cas où un possesseur d’or ait des problèmes de liquidités, ces sociétés dédiées au commerce vont lui permettre de  demander un crédit soutenu par l’or qu’il possède. Ce prêt se ferait avec des conditions avantageuses du marché puisque le prêt de devises avec une garantie sur l’or (spécialement celui en dollars) continue d’avoir un taux de référence proche de zéro quand il n’est pas négatif.
Cette ligne de crédit est basée sur les caractéristiques suivantes : c’est un prêt entre six et dix ans avec un montant minimal de 50.000 euros et un maximum de 500.000 euros. La garantie doit être de 60% c’est-à-dire que l’or doit représenter 60% du prêt en principal. Le taux d’intérêt applicable oscillera entre 2.5% et 3% annuel variant en fonction de la durée du crédit.
L’or qui sert de collatéral dans ce système de prêts est restreint à des lingots de 1000, 500, 250, 100, 50 et 20 grammes et à la monnaie sud-africaine en or Krugerrand.

De cette manière, le risque de contrepartie est minimisé dans le cas où l’on aurait à mettre en place la garantie de non-paiement du prêt dans le délai imparti.
Les risques, hormis celui de contrepartie, sont très faibles. D’un côté, on doit envisager le concept de « margin call » ou dite de marge. Dans ce type d’opérations, l'emprunteur opère avec levage c’est-à-dire qu’il demande un prêt pour investir. Si l’objet d’investissement est l’or et que son prix chute de 15%, l’investisseur doit obtenir immédiatement la liquidité pour se couvrir et ne pas faire faillite.

Ce système est-il extensible à l’argent ?
Ce mécanisme de donner des liquidités en échange d’or que possède un investisseur dans son portefeuille pourrait être extensible au métal argent. Actuellement, on est en train de considérer la possibilité d’étendre le système au métal argent bien que le principal cheval de bataille soit le type de produits d’argent qui seraient acceptés et les conditions de son entreposage.
Dans le cas de l’or, l’entreposage est certainement onéreux. Pour des sommes allant jusqu’à 250.000 euros, la commission pour l’entreposage est de 0.6% par an et au-dessus de cette somme, elle est de 0.5%. Cependant, ces commissions sont calculées sur des montants minimum historiques. Si nous ajoutons à cela les pertes provenant du marché, le système de prêt et la négociation de l’or entreposé peuvent compenser ces pertes.